L’accompagnement en musicothérapie est bénéfique pour les nourrissons et leurs parents, les enfants, les adolescents, les adultes et les familles. Car, c’est un chemin pour entrer en relation par l’intermédiaire des sons, pour restaurer le lien.
Aucun pré-requis en musique ou solfège est nécessaire !
Définition :
Selon la Fédération Française de Musicothérapie :
La musicothérapie est une pratique de soin, de relation d’aide, d’accompagnement, de soutien ou de rééducation, utilisant le son et la musique, sous toutes leurs formes, comme moyen d’expression, de communication, de structuration et d’analyse de la relation.
Elle s’adresse, dans un cadre approprié, à des personnes présentant des souffrances ou des difficultés liées à des troubles psychiques, sensoriels, physiques, neurologiques, ou en difficulté psycho-sociale ou développementale.
Elle s’appuie sur les liens étroits entre les éléments constitutifs de la musique, l’histoire du sujet, les interactions entre la/les personne(s) et le musicothérapeute.
La musicothérapie s’adresse à toute population : nourrissons, jeunes enfants, adolescents, adultes et personnes âgées. En fonction du contexte et du projet de soin ou d’accompagnement, les séances de musicothérapie peuvent être proposées de manière individuelle, groupale ou familiale.
Il existe différentes techniques de musicothérapie, adaptées aux populations concernées.
La musicothérapie est dite « active » lorsqu’elle propose des dispositifs de travail thérapeutique privilégiant la production sonore et musicale, l’improvisation, la créativité. Les éléments musicaux (rythme, mélodie, timbre, intensité) sont utilisés afin de permettre à la personne de s’exprimer, communiquer, créer des liens tout en accomplissant un travail de structuration identitaire.
La musicothérapie est dite « réceptive » lorsqu’elle propose, au sein d’une relation thérapeutique, des dispositifs fondés sur l’écoute, faisant appel à une association libre et une élaboration psychique. Elle s’appuie aussi sur les effets psychoaffectifs et psychophysiologiques de la musique, mis en évidence actuellement par les travaux en neuropsychologie et neurobiologie.
L’influence du son sur le développement humain
Dès les premiers mois de grossesse, l’embryon développe une sensibilité aux sons qui l’entourent, entre la 24ème et la 26ème semaine de grossesse. La construction de l’appareil sonore lui permet de capter les vibrations du liquide amniotique, qui filtre lui-même les sons venus de l’extérieur et les bruits péristaltiques. L’audition est le sens du bébé le plus sollicité durant la grossesse. On sait que la voix de la mère joue un rôle considérable dans le bien-être in utero.
Le bébé construit un répertoire sonore en mémorisant par exemple la voix de ses parents. C’est l’orchestre vocal famille. Cette familiarisation prépare aussi le bébé à une naissance dans les meilleures conditions émotionnelles. Ainsi une fois sorti du ventre de sa mère, il pourra retrouver les voix qu’il avait déjà entendues. Cela le sécurise considérablement.
C’est pourquoi la musicothérapie s’appuie sur ces premières étapes du développement humain, pour recréer un cocon dans lequel le corps et le mental retrouvent de la sérénité et de la confiance. En utilisant tout un panel d’instruments et d’activités autour du rythme et de la mélodie, on redonne à chacun les moyens de se réapproprier son rapport au corps, de retrouver la joie de créer, de se sentir bien en soi et de faciliter le lien avec les autres.
Chez les bébés et les tout-petits
Les bébés sont extrêmement réceptifs à la voix de leur mère depuis leur vie in utero. La musicothérapie présente de nombreux bienfaits pour les nourrissons. Ceux-ci peuvent connaître des détresses émotionnelles variées du fait de leur naissance ou de difficultés relationnelles avec les parents.
Dans ce contexte, le fait d’allier la voix de la mère à la pratique musicale amplifie les bienfaits que peut ressentir le bébé. Il restaure la sécurité intérieure et nourrit le lien d’attachement indispensable au bon développement neurocognitif et émotionnel de l’enfant. Le chant transmis de la mère à l’enfant rétablit une bulle rassurante pour le tout-petit. Il favorise son développement langagier et lui fait prendre conscience du monde qui l’entoure.
Les bébés ne disposent que de peu de moyens pour se faire comprendre mais les séances de musicothérapie participent à l’émergence de leur psyché et donc à la mise en place progressive des échanges verbaux entre mère et enfant.
Chez les enfants
La musique est un élément faisant partie intégrante de la vie des enfants : ils sont habitués à chantonner, se saisir des objets du quotidien pour en tirer des sons en frappant, frottant etc. Les séances de musicothérapie apportent de nombreux bienfaits : elles renforcent notamment leur développement psychomoteur.
Elle les aide sur ce plan par le contrôle des mouvements sur les instruments à manipuler. Elle leur permet aussi de gagner en coordination des cinq sens. Quand les enfants jouent d’un instrument, ils sont en effet amenés à faire travailler à la fois l’ouïe, la vue et le toucher.
Cette activité constitue un apprentissage complet pour le corps et le mental. Le medium musical sert alors de liant tout autant que de limite pour préserver sa sphère intime. Les enfants peuvent s’exprimer dans un espace sécure et apprennent le respect grâce aux consignes d’écoute et de jeu.
Les séances s’articulent toujours autour des besoins et réactions des enfants. Je mets à disposition des instruments et observe les initiatives de l’enfant. Il rebondit sur ses propositions en créant par exemple avec lui des petites comptines ou des mélodies improvisées. Les séances peuvent suivre une trame structurée, en commençant par un chant d’introduction et finir par un rituel d’écoute instrumentale. Chaque « musicien » organise relativement librement le contenu, mais à chaque fois il place l’enfant au centre. Celui-ci doit rester acteur et libre de tester, jouer, proposer grâce au matériel présent.
J’ enrichit la pratique en transmettant des chants, par exemple des comptines ou berceuses, adaptés à la situation et aux ressentis de l’enfant selon l’évolution des séances. Comme on le voit, la pratique se fait donc beaucoup grâce à la qualité de la relation entre moi et l’enfant. Il se doit d’être lui-même très réceptif pour faire les propositions les plus adaptées et amener les enfants à déployer facilement leur expression personnelle et leur créativité.
Les bienfaits de la musicothérapie sont reconnus, dans la prise en charge des troubles d’apprentissage. Elle améliore la concentration et la confiance en soi. Elle bénéficie aussi aux enfants ayant des troubles du comportement, en les aidant à réguler en douceur leurs émotions grâce à la médiation musicale. Elle aide au renforcement de la socialisation, à l’acceptation des règles et aux interactions apaisées entre pairs.
La musicothérapie « active » facilite l’expression de soi. Elle privilégie des techniques d’intervention comme le chant, l’improvisation instrumentale ou gestuelle, la composition de chansons et l’exécution de mouvements rythmiques au son de la musique.
En mode « réceptif », l’écoute de la musique peut stimuler l’énergie créative et aider à accroître la concentration et la mémoire. La musique peut aussi faire surgir des émotions, parfois oubliées ou profondément enfouies. Je peux utiliser ces émotions pour enrichir la démarche thérapeutique, et mettre de nouveau la musique à contribution.
Les bienfaits de la musicothérapie pour les adultes et les enfants :
Les applications thérapeutiques de la musicothérapie sont très nombreuses. Mais il peut être difficile de savoir précisément dans quelle mesure ces effets sont directement attribuables à la musicothérapie. Les interventions (choix de musique, durée de la séance, intensité, etc.) et les mesures varient énormément d’une étude à l’autre. De plus, la taille des échantillons de la majorité des études est souvent insuffisante pour permettre de tirer des conclusions vraiment claires. Cela étant dit, les principales applications thérapeutiques de la musicothérapie ayant été évaluées par des études scientifiques méritent d’être présentées, voici une liste non exhaustive des bienfaits de la musicothérapie :
Améliorer l’humeur
Plusieurs études indiquent que la musicothérapie peut contribuer à améliorer l’humeur, et ce, auprès de diverses populations.
Réduire l’anxiété
En raison de son effet physiologique, une musique relaxante peut atténuer la douleur et l’anxiété en faisait baisser le taux de cortisol (une hormone associée au stress) et en libérant des endorphines qui ont des propriétés à la fois calmantes, analgésiques et euphorisantes. En outre, des essais cliniques ont montré l’efficacité de la musicothérapie pour réduire l’anxiété en soins palliatifs, au cours de procédures médicales diverses (en phases pré et postopératoires), dans la prise en charge de la lombalgie chronique et auprès de patients souffrant de troubles respiratoires ou de problèmes cardiaques. Cependant, la plupart des études n’ont pas relevé d’effet à long terme.
Contribuer au soulagement de la douleur
De même que pour l’anxiété, de nombreux articles ont été publiés au sujet du soulagement de la douleur à l’aide de la musicothérapie. Elle contribuerait à diminuer l’utilisation de la morphine et d’autres sédatifs, anxiolytiques et analgésiques. De plus, elle permettrait une diminution de la perception de la douleur et une plus grande tolérance à celle-ci. Entre autres, des recherches ont rapporté une réduction des symptômes douloureux associés à l’arthrite rhumatoïde, aux troubles musculo-squelettiques et à l’arthrose. La musicothérapie s’est également révélée efficace contre la douleur chronique, les maux de dos et les maux de tête, ainsi que lors de soins palliatifs, post-anesthésiques, intensifs et néonatals. Elle a aussi été utile lors de chirurgie ou de procédures médicales diverses.
Améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de schizophrénie
Des résultats d’essais cliniques publiés en 2005 indiquent que la musicothérapie peut contribuer à améliorer l’état global, la santé mentale et le fonctionnement social des personnes atteintes de schizophrénie. Par exemple, les résultats d’un essai clinique ont révélé une diminution de l’isolement social ainsi qu’une augmentation de l’intérêt pour les événements externes et de l’habileté à dialoguer avec les autres. Pour le moment, la plupart des études ont constaté ces résultats à court et à moyen termes.
A consulter :